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Déclaration de Maghreb Socialiste 17juin 2019

PAS DE DIALOGUE AVEC LES GANGS !

A BAS LA CONFÉRENCE DE LA HONTE ET DE LA TRAHISON !

DIRIGEANTS DE LA CSA ET DES SYNDICATS AUTONOMES :

ROMPEZ IMMÉDIATEMENT TOUTE DISCUSSION AVEC LE POUVOIR!

QUITTEZ IMMEDIATEMENT LA CONFÉRENCE NATIONALE !

ORGANISEZ AVEC « LE COMITÉ DE RÉAPPROPRIATION DE L’UGTA PAR LES TRAVAILLEURS » LE FRONT UNI POUR EN FINIR AVEC LE RÉGIME !

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EN FINIR AVEC LE RÉGIME

« Pas de discussion avec les gangs ! », « Dehors Gaid Salah !», c’est sur ces mots d’ordre que les millions de travailleurs et de jeunes manifestent depuis des semaines, après avoir réussi à imposer le départ de Bouteflika et l’annulation de l’élection présidentielle programmée initialement pour le 4 juillet par la hiérarchie militaire et les débris du régime .

Malgré l’invitation au dialogue lancée par le régime, malgré la répression de plus en plus présente lors des rassemblements et manifestations, malgré les intimidations de toutes sortes, la classe ouvrière, la jeunesse, l’ensemble du prolétariat n’en démord pas. Son objectif, en finir définitivement avec le régime, en finir avec la hiérarchie militaire. Jamais la revendication n’a été aussi clairement formulée. Aucun dialogue avec le régime ! Il s’agit d’en finir avec le pouvoir en place et son représentant réel Gaid Salah !

Par ailleurs, la lutte des classes n’a jamais atteint un tel degré d’intensité avec des grèves dans l’ensemble du pays pour la satisfaction des revendications socio-professionnelles.

Comment comprendre, dans ces conditions que les dirigeants de la CSA et des syndicats autonomes non seulement participent à la « conférence Nationale », dont l’objectif avoué est d’établir un pont avec le pouvoir, mais qu’ils en sont en sont même la colonne vertébrale ?

Participer à cette conférence, et ne pas combattre pour son boycott c’est s’associer à l’ opération de sauvetage du régime !!! 

UNE ENTREPRISE DE SABOTAGE ET DE TRAHISON AU COMPTE DE GAID SALAH

Gaid Salah et le système n’ont eu de cesse de d’inviter au dialogue pour organiser le sauvetage du régime, dans le cadre de la constitution taillée à l’époque sur mesure pour les besoins de Bouteflika et de sa clique, permettant le pillage du pays au profit de l’oligarchie et de l’impérialisme. Gaid Salah n’a jamais cessé de rechercher des « interlocuteurs » lui permettant d’assurer son entreprise de perpétuation du régime, sans y parvenir jusqu’alors, du fait de la mobilisation jamais démentie du prolétariat et de la jeunesse. Les forces politiques de tout bords, discréditées pour leurs liens passés avec le régime ont été littéralement interdites de rentrer dans le processus que voulait imposer le régime.

Il fallait donc que le pouvoir, à défaut d’en venir à l’affrontement direct, trouve des interlocuteurs bénéficiant d’un certain crédit auprès des masses pour avancer dans son entreprise de replâtrage.

Et ce sont les dirigeants des syndicats autonomes et de la CSA qui se sont exécutés en se faisant les promoteurs de la conférence nationale de la société civile !!!

Car qu’est-ce donc que cette conférence, sinon la tentative d’établir un pont avec le pouvoir et de mener la mobilisation vers l’impasse en désarmant le prolétariat et la jeunesse ? Dans sa composition, c’est un conglomérat de forces bourgeoises, qui n’ont d’autre intérêt que le maintien du régime au compte de leur classe. Dans cette coalition pour le moins hétéroclite, il est à noter que sont présents y compris les islamistes de toutes obédience à travers la présence des oulémas ( qui ont été des soutiens sans failles à Bouteflika),et de diverses associations religieuses. Ainsi, la « conférence » réalise de fait le recyclage de tous les débris du régime dans le but d’ engager la discussion avec la hiérarchie militaire, d’engager la discussion avec ceux-là même qui emprisonnent et assassinent les militants politiques et syndicaux à l’image de Kamel-e-din Ferkhat notamment.

Quant au contenu des propositions, il a été rendu public le 15 juin, même s’il semble qu’il subsisterait des nuances entre les différentes factions pour faire avaler la pilule : il s’agit purement et simplement de reprendre la feuille de route pour sauver le régime, en l’adaptant aux retards pris du fait de la résistance du prolétariat et de la jeunesse. Ils se seraient mis d’accord « pour une sortie de crise et une transition démocratique » avec « une période de transition de six mois à un an », l’installation « d’une commission indépendante pour diriger , organiser et déclarer le résultat des élections » en vue d’aller vers « une nouvelle république. ».

Et d’indiquer qu’ils vont travailler aux préalables à l’ouverture du dialogue avec le pouvoir. Cette entreprise n’est pas seulement une capitulation, elle est une trahison des aspirations de la classe ouvrière et de la jeunesse. C’est un véritable coup de poignard dans le dos des Algériens qui se sont mobilisés.

Et se sont les dirigeants des syndicats autonomes et de la CSA qui sont à l’œuvre dans cette sale besogne. Ils prennent de fait la place que ne peut plus occuper Sidi said et sa clique, dans le dialogue avec la hiérarchie militaire.

UNE MOBILISATION A LA CROISÉE DES CHEMINS 

17 semaines de mobilisations immenses du prolétariat et de la jeunesse ont fortement ébranlé le régime et ses représentants. Pourtant, non seulement il reste en place mais en plus, il commence à engager les réformes structurelles exigées par le FMI, comme par exemple l’élaboration du projet de loi visant à la privatisation totale des hydrocarbures.

Comment comprendre cette situation ?

A cette étape, malgré la puissance des mobilisations, la classe ouvrière, la jeunesse ne sont pas parvenues à imposer aux dirigeants syndicaux de prendre en charge le combat pour en finir avec Gaid Salah.

Dans le combat pour se réapproprier l’UGTA, les travailleurs se mobilisent par milliers avec pour mot d’ordre dehors Sidi said, non à la tenue du congrès de la honte, qu’ils cherchent à interdire. Il reste que ces revendications doivent être explicitement mises en lien avec le combat pour chasser Gaid Salah et le système.

Quant aux dirigeants des syndicats autonomes, ils n’ont jamais renoncé à renouer avec le pouvoir, tout en jurant leurs grands dieu qu’ils sont solidaires du « hirak ». Ils ont été la pointe avancée de la mise en place de cette conférence, et ce, de nombreuses semaines avant le 15 juin. Et aujourd’hui ils se fixent l’objectif de réintégrer les partis discrédités dans le cadre de la conférence nationale de la société civile.

Nul doute que cette entreprise de trahison risque de semer le désarroi dans les rangs de la classe ouvrière et de la jeunesse. Jusqu’à présent, la puissance des mobilisations a permis de déjouer toutes les tentatives de replâtrage. Mais le régime joue la montre et table sur l’épuisement. Dans ce contexte, la trahison des dirigeants des syndicats autonomes est un point d’appui pour ce dernier.

Nous sommes donc à la croisée des chemins. Soit l’entreprise de trahison va à son terme conduisant au reflux voire à la répression violente de la mobilisations, soit à nouveau la classe ouvrière et la jeunesse parviennent à déjouer la manœuvre !

Dans ces conditions que faire ?

IMPOSER LA RUPTURE DES SYNDICATS AUTONOMES ET DE LA CSA AVEC LA CONFÉRENCE, COMBATTRE POUR LE FRONT UNI CSA ET COMITE POUR LA REAPPROPRIATION DE L’UGTA POUR EN FINIR AVEC LE REGIME

Il ne fait aucun doute que la seule voie possible est d’engager le combat pour imposer que les dirigeants syndicaux de la CSA et des syndicats autonomes quittent la conférence « nationale de la société civile »

Dans sa dernière déclaration datée du 5 mai Maghreb Socialiste indiquait :

« Il n’y a plus d’atermoiement possible, l’heure est à l’unité !

Il faut imposer le Front uni de l’UGTA, de la CSA et des syndicats autonomes pour un appel à la grève générale ; que, tous ensemble, ils organisent la grève générale à travers des comités de grèves élus, centralisés dans le cadre d’un comité central de grève, avec les syndicats en son sein pour les contrôler.

NON À LA DICTATURE ! À BAS LE RÉGIME ! DEHORS GAÏD SALAH !

DÉFENSE DES LIBERTÉS DÉMOCRATIQUES !

LIBÉRATION IMMÉDIATE ET INCONDITIONNELLE DE TOUS LES MILITANTS VICTIMES DE LA RÉPRESSION ! »

Cela reste totalement d’actualité. Combattre sur cet axe suppose de faire avorter la tentative de la « conférence nationale » dans laquelle les dirigeants de la CSA et des syndicats autonomes jouent un rôle moteur. Pour cela il faut exiger partout et imposer:

DIRIGEANTS DE LA CSA ET DES SYNDICATS AUTONOMES : ROMPEZ AVEC LE DIALOGUE

REJETTEZ LES CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS DE LA CONFERENCE

QUITTEZ LA CONFÉRENCE DE LA HONTE ET DE LA TRAHISON !

ENGAGEZ VOUS CLAIREMENT ET SANS AMBIGUITE POUR LE FRONT UNI CSA ET COMITE DE REAPPROPRIATION DE L’UGTA, POUR COMBATTRE ET VAINCRE LE REGIME

Les militants regroupés autour de « Maghreb socialiste » n’ont pas d’autres intérêts que ceux des masses en lutte contre le régime. C’est pourquoi, ils combattent :

- pour la chute du régime, la satisfaction de toutes les revendications démocratiques, en particulier l’élection d’une Assemblée nationale souveraine ;

- pour la satisfaction des revendications ouvrières, ce que seule permettra la constitution d’un véritable gouvernement ouvrier en finissant avec la domination impérialiste, expropriant les grands groupes capitalistes, organisant la production en fonction du besoin des masses ;

- immédiatement, pour l’unité des rangs ouvriers, le front unique des organisations ouvrières ouvrant sur la constitution d’une centrale ouvrière unique indépendante de l’État et de la bourgeoisie, et démocratique ;

- pour la constitution d’un véritable parti ouvrier ;

- en l’absence de ce dernier, aujourd’hui, pour un gouvernement des organisations syndicales.

Les travailleurs et jeunes qui partagent ces objectifs ou qui veulent en discuter sont invités à prendre contact :

maghrebsocialiste@free.fr

Le 17 juin 2019

Contactez nous: maghrebsocialiste@free.fr -